Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/24

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— Ces bijoux vous sont garants de la réalité de ces offres.

— Et c’est vous… qui me proposez cela pour un autre, mon pauvre Nini-Moulin ?

— Un instant…, s’écria l’écrivain religieux avec une pudeur comique, vous devez me connaître assez, ô ma pupille chérie ! pour être certaine que je serais incapable de vous engager à une action malhonnête… ou indécente… Je me respecte trop pour cela… sans compter que ce serait agaçant pour Philémon qui m’a confié la garde de vos vertus.

— Alors, Nini-Moulin, dit Rose-Pompon de plus en plus stupéfaite, je n’y comprends plus rien, ma parole d’honneur.

— C’est pourtant bien simple… je…

— Ah ! j’y suis… s’écria Rose-Pompon en interrompant Nini-Moulin, c’est un monsieur qui veut m’offrir sa main, son cœur et quelque chose pour mettre avec… Vous ne pouviez pas me dire ça tout de suite ?

— Un mariage ? ah bien oui ! dit Dumoulin en haussant les épaules.

— Il ne s’agit pas de mariage ? dit Rose-Pompon en retombant dans sa première surprise.

— Non.

— Et les propositions que vous me faites sont honnêtes, mon gros apôtre ?