Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/404

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dat d’amener lancé contre son factotum Léonard, afin qu’il avise. »


Cette note écrite, le jésuite la donna au docteur Baleinier, en lui faisant signe de la remettre au père d’Aigrigny ; celui-ci, aussi frappé que le docteur et le cardinal d’une pareille présence d’esprit au milieu de si atroces douleurs, resta un moment stupéfait ; Rodin, les yeux impatiemment fixés sur le révérend père, semblait attendre avec impatience qu’il sortît de la chambre pour aller exécuter ses ordres.

Le docteur, devinant la pensée de Rodin, dit un mot au père d’Aigrigny, qui sortit.

— Allons, mon révérend père, dit le docteur à Rodin, c’est à recommencer ; cette fois ne bougez pas, vous êtes au fait…

Rodin ne répondit pas, joignit ses mains sur sa tête, offrit sa poitrine et ferma les yeux.

C’était un spectacle étrange, lugubre, presque fantastique.

Ces trois prêtres, vêtus de longues robes noires, penchés sur ce corps réduit presque à l’état de cadavre, leurs lèvres collées à ces trompes qui aboutissaient à la poitrine du patient, semblaient pomper son sang ou l’infibuler par quelque charme magique…

Une odeur de chair brûlée, nauséabonde,