Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/456

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que Céphyse avait pu être transportée dans une ambulance voisine, où on lui donnait les soins nécessaires, et qui semblaient devoir être couronnés de succès. Les facultés de la Mayeux ne se réveillant pour ainsi dire que peu à peu de leur engourdissement, elle avait d’abord accepté cette fable sans le moindre soupçon, ignorant aussi qu’Agricol eût accompagné mademoiselle de Cardoville.

— Et c’est à vous, mademoiselle, que Céphyse et moi devons la vie ! disait la Mayeux, son mélancolique et touchant visage tourné vers Adrienne, vous, agenouillée dans cette mansarde… auprès de ce lit de misère, où ma sœur et moi nous voulions mourir… car Céphyse… vous me l’assurez, n’est-ce pas, mademoiselle… a été, comme moi, secourue à temps ?

— Oui, rassurez-vous, tout à l’heure on est venu m’annoncer qu’elle avait repris ses sens.

— Et on lui a dit que je vivais… n’est-ce pas, mademoiselle ?… Sans cela, elle regretterait peut-être de m’avoir survécu.

— Soyez tranquille, chère enfant, dit Adrienne en serrant les mains de la Mayeux entre les siennes et en attachant sur elle ses yeux humides de larmes. On a dit tout ce qu’il fallait dire. Ne vous inquiétez pas, ne songez qu’à revenir à la vie… et, je l’espère… au bon-