Adrienne, pourrais-je du moins savoir le sujet de l’entretien que nous devons avoir ensemble ?
— Oui, madame, dit Rose-Pompon avec un redoublement de crânerie alors plus affectée que naturelle ; d’abord, il ne faut pas croire que je me trouve malheureuse et que je veuille vous faire une scène de jalousie ou pousser des cris de délaissée… Ne vous flattez pas de ça… Dieu merci ! je n’ai pas à me plaindre du prince Charmant (c’est le petit nom que je lui ai donné) ; au contraire, il m’a rendue très-heureuse ; si je l’ai quitté, c’est malgré lui, et parce que cela m’a plu.
Ce disant, Rose-Pompon qui, malgré ses airs dégagés, avait le cœur très-gros, ne put retenir un soupir.
— Oui, madame, reprit-elle, je l’ai quitté parce que cela m’a plu, car il était fou de moi… même que si j’avais voulu, il m’aurait épousée, oui, madame, épousée ;… tant pis, si ce que je vous dis là vous fait de la peine… Du reste, quand je dis : Tant pis, c’est vrai que je voulais vous en causer… de la peine… Oh ! bien sûr ; mais lorsque tout à l’heure je vous ai vue si bonne pour la pauvre Mayeux, quoique j’étais bien certainement dans mon droit… j’ai éprouvé quelque chose… Enfin, ce qu’il y a de