Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/513

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– En effet… Agricol… ce n’est pas ta mère qui m’a priée de cela… c’est toi… et… et… je t’ai su gré de cette preuve de confiance.

— Tu m’en as su gré… malheureuse enfant ! s’écria le forgeron les yeux remplis de larmes ; non, ce n’est pas vrai car je te faisais un mal affreux… j’étais impitoyable… sans le savoir… mon Dieu !

— Mais… dit la Mayeux d’une voix à peine intelligible, pourquoi penses-tu cela ?

— Pourquoi ? parce que tu m’aimais ! s’écria le forgeron d’une voix palpitante d’émotion, en serrant fraternellement la Mayeux entre ses bras.

— Oh ! mon Dieu !… murmura l’infortunée en tâchant de cacher son visage entre ses mains, il sait tout.

— Oui… je sais tout, reprit le forgeron avec une expression de tendresse et de respect indicible, oui, je sais tout… et je ne veux pas, moi, que tu rougisses d’un sentiment qui m’honore et dont je m’enorgueillis ; oui, je sais tout, et je me dis avec bonheur, avec fierté,