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Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/517

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La Mayeux disait vrai…

Agricol lui-même n’eût pas espéré un effet si prompt de ses paroles ; malgré les traces profondes que la misère, que le chagrin, que la maladie avaient imprimées sur le visage de la jeune fille, il rayonnait alors d’un bonheur rempli d’élévation, de sérénité, tandis que ses yeux bleus, doux et purs comme son âme, s’attachaient sans embarras sur ceux d’Agricol.

— Oh ! merci, merci, s’écria le forgeron avec ivresse. En te voyant si calme, si heureuse, Madeleine… c’est de la reconnaissance que j’éprouve.

— Oui, calme, oui, heureuse, reprit la Mayeux, oui à tout jamais heureuse, car, maintenant… mes plus secrètes pensées tu les sauras… Oui, heureuse, car ce jour, commencé d’une manière si funeste, finit comme un songe divin ; loin d’avoir peur, je te regarde avec ivresse ; j’ai retrouvé ma généreuse bienfaitrice, et je suis tranquille sur le sort de ma pauvre sœur… Oh ! tout à l’heure, n’est-ce pas ? nous la verrons, car, cette joie, il faut qu’elle la partage.

La Mayeux était si heureuse, que le forgeron n’osa ni ne voulut lui apprendre encore la mort de Céphyse, dont il se réservait de l’instruire avec ménagements ; il répondit :