Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/70

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mon pouvoir surnaturel ; au retour de votre promenade, vous dînez chez ma nièce, et nous allons ensuite à un spectacle fort curieux qui se donne à la Porte-Saint-Martin… Un dompteur de bêtes des plus extraordinaires y montre des animaux parfaitement féroces au milieu d’une forêt (ici seulement commence l’illusion), et simule avec eux, tigres, lions et panthères, des combats formidables. Tout Paris court à ces représentations, et tout Paris vous y verra plus belle et plus charmante que jamais.

— J’accepte, j’accepte, dit Adrienne avec une joie d’enfant. Oui… vous avez raison :… j’éprouverai un plaisir étrange à voir ces monstres farouches, qui me rappelleront ceux que mon demi-dieu a si héroïquement combattus. J’accepte encore, parce que, pour la première fois de ma vie, je brûle du désir d’être trouvée belle… même par tout le monde… J’accepte… enfin… parce que…

Mademoiselle de Cardoville fut interrompue, d’abord par un léger coup frappé à la porte, puis par Florine, qui entra en annonçant M. Rodin.