hâte, cacheta son billet, et dit à M. de Montbron :
— Je ne verrai pas le prince avant demain… autant par superstition de cœur que parce qu’il est nécessaire pour mes projets que cette entrevue soit entourée de quelque solennité… Vous saurez tout ;… mais je veux lui écrire à l’instant… car, avec un ennemi tel que M. Rodin, il faut tout prévoir…
— Vous avez raison, ma chère enfant ;… cette lettre, vite…
Adrienne la lui donna.
— Je lui en dis assez pour calmer sa douleur… et pas assez pour m’ôter le délicieux bonheur de la surprise que je lui ménage demain.
— Tout cela est rempli de raison et de cœur ; je cours chez le prince lui faire remettre votre billet… Je ne le verrai pas ; je ne pourrais répondre de moi… Ah çà ! notre promenade de tantôt, notre spectacle de ce soir, tiennent toujours ?
— Certainement, j’ai plus que jamais besoin de m’étourdir jusqu’à demain ;… puis, je le sens, le grand air me fera du bien, cet entretien avec M. Rodin m’a un peu animée.
— Le vieux misérable !… Mais… nous en reparlerons… Je cours chez le prince… et je reviens vous prendre avec madame de Morinval, pour aller aux Champs-Élysées.