Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 7-8.djvu/97

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radieuse, sauvons-nous vite avec notre proie.

M. de Montbron se leva à demi, et dit aux postillons :

— À l’hôtel.

Et les quatre chevaux partirent à la fois d’un trot rapide et égal.

— Il me semble que cette journée de bonheur est maintenant consacrée, et que mon luxe est excusé, pensait Adrienne ; en attendant que je puisse retrouver cette pauvre Mayeux, en faisant, dès aujourd’hui, faire mille recherches, sa place du moins ne sera pas vide.

Il y a souvent des rapprochements étranges…

Au moment où cette bonne pensée pour la Mayeux venait à l’esprit d’Adrienne, un grand mouvement de foule se manifestait dans l’une des contre-allées ; plusieurs passants s’attroupèrent, bientôt d’autres personnes coururent se joindre à ce groupe.

— Voyez donc, mon oncle, dit madame de Morinval, comme la foule s’assemble là-bas ! Qu’est-ce que cela peut être ? Si l’on faisait arrêter la voiture pour envoyer savoir la cause de ce rassemblement ?

— Ma chère, j’en suis désolé, mais votre curiosité ne sera pas satisfaite, dit le comte en tirant sa montre ; il est bientôt six heures ; la représentation des bêtes féroces commencera à