Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/13

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

— C’est bien !… je vous remercie… dit Adrienne avec bonté.

André s’inclina, et, avant de sortir il dit à Adrienne :

— J’oubliais de prévenir mademoiselle que M. le maréchal Simon est venu il y a une heure ; comme la porte de mademoiselle était fermée pour tout le monde, excepté pour M. le prince, on a dit que mademoiselle ne recevait pas.

— C’est bien, dit Adrienne.

André s’inclina de nouveau, quitta le salon, et tout retomba dans le silence.

Par cela même que, jusqu’à la dernière minute de l’heure de son entrevue avec Djalma, l’espérance d’Adrienne n’avait pas été troublée par le plus léger doute, la déception dont elle commençait à souffrir était d’autant plus affreuse ; jetant alors un regard navré sur l’un des portraits placés au-dessus d’elle et latéralement à la cheminée, elle murmura avec un accent plaintif et désolé :

— Ô ma mère !

À peine mademoiselle de Cardoville avait-elle prononcé ces mots, que le roulement sourd d’une voiture qui entrait dans la cour de l’hôtel ébranla légèrement les vitres.

La jeune fille tressaillit et ne put retenir un léger cri de joie ; son cœur bondit au-devant