Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/131

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rapprochements étranges, dit M. Hardy, cédant de plus en plus à la confiance et à la sympathie que faisaient naître nécessairement en lui tant de rapports entre sa position et la prétendue position de Rodin. Et, tenez, franchement, ajouta-t-il, je me félicite maintenant de vous avoir vu avant de quitter cette maison. Si j’avais été capable encore de retomber dans des accès de lâche faiblesse, votre exemple seul m’en empêcherait… Depuis que je vous entends, je me sens plus affermi dans la noble voie que m’a ouverte l’angélique abbé, comme vous le dites si bien…

— Le pauvre vieillard n’aura donc pas à regretter d’avoir écouté le premier mouvement de son cœur qui l’attirait vers vous, dit Rodin avec une expression touchante. Vous me garderez donc un souvenir, dans ce monde où vous allez retourner ?

— Soyez-en certain, monsieur ; mais permettez-moi une question : Vous restez, m’a-t-on dit, dans cette maison ?

— Que voulez-vous ? on y jouit d’un calme si profond, on y est si peu distrait dans ses prières ; c’est que, voyez-vous ? ajouta Rodin d’un ton rempli de mansuétude, on m’a fait tant de mal… on m’a fait tant souffrir… la conduite de l’infortuné qui m’a trompé a été si