Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/250

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ler ainsi la position des deux défunts héritiers. Car, selon Rodin, M. Hardy, par sa donation et son ascétisme homicide, n’appartenait plus au monde.

La dévote continua :

— L’un de ces hommes, misérable artisan, a été conduit à sa perte par l’exaltation de ses vices ;… vous avez conduit l’autre dans la voie du salut en exaltant ses qualités aimantes et tendres. Soyez donc glorifié dans vos prévisions, mon père, car, vous l’avez dit : « C’est aux passions que je m’adresserai pour arriver à mon but. »

— Ne glorifiez pas si vite, je vous prie, dit impatiemment Rodin. Et votre nièce ? et l’Indien ? et les deux filles du maréchal Simon ? Ces personnes-là ont-elles fait aussi une fin chrétienne, ou sont-elles désintéressées de la question de l’héritage, pour nous glorifier sitôt ?

— Non, sans doute.

— Eh bien ! donc, vous le voyez, madame ; ne perdons point de temps à nous congratuler du passé ; songeons à l’avenir… Le grand jour approche… le 1er juin n’est pas loin ;… fasse le ciel que nous ne voyions pas les quatre membres de la famille qui survivent continuer de vivre dans l’impénitence jusqu’à cette époque et posséder cet énorme héritage… objet de