Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/252

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— Qui cela ?… fit Rodin.

— Le maréchal Simon, répondit le père d’Aigrigny.

— Enfin !… dit Rodin, qui ne put cacher sa joie profonde.

— C’est sans doute son entretien avec le général d’Havrincourt qui aura comblé la mesure, s’écria la dévote, car, je le sais, il a eu une entrevue avec le général, qui, comme tant d’autres, a cru aux bruits plus ou moins fondés que j’avais fait répandre ;… tout moyen est bon pour atteindre l’impie, ajouta la princesse en manière de correctif.

— Avez-vous quelques détails ? dit Rodin.

— Je quitte Robert, dit le père d’Aigrigny ; son signalement, son âge peuvent se rapporter à l’âge et au signalement du maréchal ; celui-ci est parti avec ces papiers. Seulement une chose a profondément surpris votre émissaire.

— Laquelle ? dit Rodin.

— Jusqu’alors, il avait eu sans cesse à combattre les hésitations du maréchal ; il avait, en outre, remarqué son air sombre, désespéré… Hier, au contraire, il lui a trouvé un air si heureux, si rayonnant, qu’il n’a pu s’empêcher de lui demander la cause de ce changement.

— Eh bien ? dirent à la fois Rodin et la princesse, étrangement surpris.