Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/289

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— Comment ?… vous avez la cruauté de priver ces chères demoiselles… d’entendre… les nouvelles que…

— Mordieu ! monsieur, s’écria Dagobert d’une voix tonnante, vous ne voyez donc pas qu’il me répugne de jeter un homme de votre âge à la porte ? Ça finira-t-il ?

— Allons, allons, dit doucement Rodin, ne vous emportez pas contre un vieux bonhomme comme moi… Est-ce que j’en vaux la peine ?… Allons chez vous… soit… je vous conterai ce que j’ai à vous conter… et vous vous repentirez de ne m’avoir pas laissé parler devant ces chères demoiselles, ce sera votre punition, méchant homme.

Ce disant, Rodin, après s’être de nouveau incliné, cachant son dépit et sa colère, passa devant Dagobert qui ferma la porte, après avoir fait un signe d’intelligence aux deux sœurs, qui restèrent seules.

— Dagobert, quelles nouvelles de notre père ? dit vivement Rose au soldat en le voyant rentrer un quart d’heure après être sorti en accompagnant Rodin.

— Eh bien !… ce vieux sorcier sait, en effet, que le maréchal est parti et qu’il est parti joyeux ; il connaît, m’a-t-il dit, M. Robert. Comment est-il instruit de tout cela ?… Je