Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/300

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que personne d’apprécier tant de nobles dévouements qui ont aussi pour ainsi dire leur contagion… car…

— Entendez-vous, mesdemoiselles, s’écria Dagobert triomphant, et en interrompant la princesse afin d’interpréter les paroles de celle-ci dans un sens favorable à l’opposition qu’il apportait au désir des orphelines qui voulaient aller visiter leur gouvernante malade. Entendez-vous ce que dit si bien madame ? Dans certains cas, le dévouement devient une espèce de contagion ;… or, il n’y a rien de pire que la contagion… et…

Le soldat ne put continuer, un domestique entra et l’avertit que quelqu’un voulait à l’instant lui parler.

La princesse dissimula parfaitement le contentement que lui causait cet incident auquel elle n’était pas étrangère, et qui éloignait momentanément Dagobert des deux jeunes filles.

Dagobert, assez contrarié d’être obligé de sortir, se leva et dit à la princesse en la regardant d’un air d’intelligence :

— Merci, madame, de vos bons avis sur la contagion du dévouement ; aussi, avant de vous en aller, dites encore, je vous prie, quelques mots comme ceux-là à ces jeunes filles ; vous rendrez grand service à elles, à leur père et à