Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/315

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l’autre à la riche bourgeoisie, qui, pendant les cinq ou six jours durant lesquels l’épidémie sévit avec le plus de violence, vinrent chaque matin partager, avec d’admirables sœurs de charité, les périlleux et humbles soins que celles-ci donnaient aux malades indigents que l’on amenait dans l’ambulance provisoire de l’un des quartiers de Paris.

Ces faits de charité fraternelle et tant d’autres qui se passent de nos jours montrent combien sont vaines et intéressées les prétentions effrontées de certains ultramontains[1]. À les en-

  1. Voir à ce propos un inconcevable mandement de M. de Bonald, cardinal, archevêque de Lyon, primat des Gaules, etc., cité par l’Univers ; dans cette homélie comico-dévotieuse, M. de Bonald plaisante très-drôlement les œuvres de celui qui écrit ces lignes. (L’auteur du Juif errant a eu l’inconvénient d’être excommunié par M. de Bonald et plusieurs autres de ses compères de Langres, de Châlons, de Chartres, etc., etc.) Ces joyeusetés nous ont fort diverti, et nous en accordons, de grand cœur, la rémission et l’absolution au vénérable et facétieux primat des Gaules, si ses béates gaudrioles ont quelque peu égayé ses ouailles ; la gaieté est chose si rare et si douce ! Mais une bourde d’une autre sorte, et archibouffonne, est d’oser soutenir, du haut du trône archiépiscopal, que le sentiment de charité, de fraternité humaine, est comme qui dirait la propriété exclusive des ultramontains, et qu’en dehors du parti prêtre ou de ses adhérents, il n’y a qu’égoïsme et dureté. Nous prions le facétieux et véné-