Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/322

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infatigable ; à peine prend-il quelques heures de repos, courant de l’un à l’autre, se faisant tout à tous, il n’oublie personne ; ses consolations, qu’il donne partout du plus profond de son cœur, ne sont pas des banalités qu’il débite par métier ; non, non, je l’ai vu pleurer la mort d’une pauvre femme à qui il avait fermé les yeux après une déchirante agonie. Ah ! si tous les prêtres lui ressemblaient !…

— Sans doute, c’est si vénérable, un bon prêtre !… Et quelle est l’autre victime de cette nuit parmi vous ?

— Oh ! cette mort-là a été affreuse… N’en parlons pas ; j’ai encore cet horrible tableau devant les yeux.

— Une attaque de choléra foudroyante ?

— Si ce malheureux n’était mort que de la contagion, vous ne me verriez pas si effrayé à ce souvenir.

— De quoi est-il donc mort ?

— C’est toute une histoire sinistre… Il y a trois jours, on a amené ici un homme que l’on croyait seulement atteint du choléra ;… vous avez sans doute entendu parler de ce personnage, c’est un dompteur de bêtes féroces qui a fait courir tout Paris à la Porte-Saint-Martin.

— Je sais de qui vous voulez parler… un