Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/346

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donnés… secours impuissants à vaincre le mal, mais qui du moins calmèrent pour quelques instants l’atroce violence de leurs douleurs et jetèrent une faible lueur au milieu de leur raison obscurcie et troublée.

À ce moment, Gabriel, debout à leur chevet et penché vers elles, les contemplait avec une douleur inexprimable ; le cœur brisé, la figure baignée de larmes, il songeait avec épouvante au sort étrange qui le rendait témoin de la mort de ces deux jeunes filles, ses parentes, que peu de mois auparavant il avait arrachées aux horreurs de la tempête… Malgré la fermeté d’âme du missionnaire, il ne pouvait s’empêcher de frémir en réfléchissant à la destinée des orphelines, à la mort de Jacques Rennepont, à l’effrayante captation qui, après avoir jeté M. Hardy dans la solitude claustrale de Saint-Hérem, en avait fait, presque à l’agonie, un membre de la société de Jésus[1] ; le missionnaire se disait

  1. À propos de captation, nous recevons la communication du fait suivant, dont nous pouvons garantir l’authenticité. Seulement, par convenance, nous ne donnerons pas les noms.

    « Monsieur,

    « Voici une captation que les jésuites opèrent en ce moment (20 juillet 1845) ; ceci vous fera voir toute