Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/361

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— Comment ! encore mademoiselle ? dit Adrienne d’un ton de doux reproche.

— Mais… Adrienne…, reprit la Mayeux, je dirais que je vois un charmant tableau… et que, comme toujours, vous êtes mise avec un goût parfait…

— Vous ne me trouvez pas mieux aujourd’hui… que les autres jours ? Cher poëte… je commence par vous déclarer que ce n’est pas pour moi que je vous demande cela…, ajouta gaiement Adrienne.

— Je m’en doute, répondit la Mayeux en souriant un peu ; eh bien ! à vrai dire, il est impossible d’imaginer une toilette plus à votre avantage. Cette robe, d’un vert tendre et d’un rose pâle, relevée par le doux éclat de ces garnitures de jais blanc, qui s’harmonise si merveilleusement avec l’or de vos cheveux, tout cela fait que de ma vie, je vous le répète, je n’ai vu un aussi gracieux tableau…

Ce que la Mayeux disait, elle le sentait, et elle se trouvait heureuse de pouvoir l’exprimer, car nous avons dit la vive admiration de cette âme poétique pour tout ce qui était beau.

— Eh bien ! reprit gaiement Adrienne, je suis ravie de ce que vous me trouviez mieux aujourd’hui qu’un autre jour, mon amie.