Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/443

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— Et si cet homme te trompait… se trompait ?

— Il m’a offert des preuves de ce qu’il avançait.

— Quelles preuves ?…

— De me rendre ce soir témoin de ce rendez-vous. Il se peut, m’a-t-il dit, que cette entrevue ne soit pas coupable, malgré les apparences contraires. Jugez-en par vous-même, a ajouté cet homme, ayez ce courage, et vos cruelles indécisions cesseront.

— Et qu’as-tu répondu ?

— Rien… monseigneur ; j’avais la tête perdue comme maintenant ; c’est alors que j’ai songé à vous demander conseil…

Puis, faisant un geste de désespoir, le métis reprit d’un air égaré avec un éclat de rire sauvage :

— Un conseil… un conseil… c’est à la lame de mon kandjiar que je devais le demander… Elle m’aurait dit : Du sang… du sang…

Et le métis porta convulsivement la main à un long poignard attaché à sa ceinture.

Il est une sorte de contagion funeste, fatale, dans certains emportements.

À la vue des traits de Faringhea, bouleversés par la jalousie et par la fureur, Djalma tressaillit ; il se souvenait de l’accès de rage insensée dont il s’était senti possédé lorsque la princesse