Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/461

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Djalma, aiguës, brûlantes comme un trait de feu… Un nuage de sang passa devant sa vue ; il poussa un rugissement sourd, que l’épaisseur de la glace empêcha de parvenir jusqu’à la pièce voisine, et le malheureux se brisa les ongles en voulant arracher le treillis de fer de l’œil-de-bœuf…

Arrivé à ce paroxysme de rage délirante, Djalma vit la lumière, déjà si indécise, qui éclairait l’autre chambre, s’affaiblir encore, comme si on l’eût discrètement ménagée ; puis, à travers ce vaporeux clair-obscur, il vit revenir la jeune fille, vêtue d’un long peignoir blanc, qui laissait voir ses bras et ses épaules nues, sur lesquelles flottaient les longues boucles de ses cheveux d’or.

Elle s’avançait avec précaution, se dirigeant vers une porte que Djalma ne pouvait apercevoir…

À ce moment, une des issues de l’appartement où se trouvait le prince, pratiquée dans la même cloison que l’œil-de-bœuf, fut doucement ouverte par une main invisible. Djalma s’en aperçut au bruit de la serrure et au courant d’air plus frais qui le frappa au visage, car aucune clarté n’arriva jusqu’à lui.

Cette issue, que l’on venait de laisser à Djalma, donnait, ainsi qu’une des portes de la