Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/463

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À peine la jeune fille eut-elle tiré le verrou de la porte, à peine Agricol Baudoin eut-il franchi le seuil, que Djalma, bondissant comme un tigre, frappa pour ainsi dire à la fois, tant ses coups furent précipités, et la jeune fille, qui tomba morte, et Agricol qui, sans être mortellement blessé, chancela et roula auprès du corps inanimé de cette malheureuse.

Cette scène de meurtre, rapide comme l’éclair, avait eu lieu au milieu d’une demi-obscurité ; tout à coup la faible lumière qui éclairait la chambre d’où était sortie la jeune fille, s’éteignit brusquement, et une seconde après, Djalma sentit dans les ténèbres un poignet de fer saisir son bras, et il entendit la voix de Faringhea lui dire :

— Tu es vengé… viens… la retraite est sûre.

Djalma, ivre, inerte, hébété par le meurtre, ne fit aucune résistance et se laissa entraîner par le métis dans l’intérieur de l’appartement qui avait deux issues.

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Lorsque Rodin s’était écrié, en admirant la succession générale des pensées, que le mot collier avait été le germe du projet infernal qu’alors il entrevoyait vaguement, le hasard venait de rappeler à son souvenir la trop fameuse affaire du collier, dans laquelle une