Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/531

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sent de race… Oh !… c’est fini… je meurs… ils me regretteront… les niais… Oh !… enfer !… enfer !… Oui… l’Église ne sait pas… ce qu’elle perd !… mais je brûle ! Au secours !

On vint au secours de Rodin.

Des pas précipités se firent entendre dans l’escalier ; bientôt le docteur Baleinier, suivi de la princesse de Saint-Dizier, parut à la porte de la chambre de deuil.

La princesse, ayant appris vaguement le matin même la mort du père d’Aigrigny, accourait interroger Rodin à ce sujet.

Lorsque cette femme, entrant brusquement, eut jeté un regard sur l’effrayant spectacle qui s’offrait à ses yeux… lorsqu’elle eut vu… Rodin se tordant au milieu d’une affreuse agonie, puis, plus loin, éclairés par la lampe sépulcrale, les six cadavres… et parmi eux le corps de sa nièce et ceux des deux orphelines qu’elle avait envoyées à la mort… la princesse resta pétrifiée ;… sa raison ne put résister à ce formidable choc… Après avoir lentement regardé autour d’elle, elle leva les bras au ciel et éclata d’un rire insensé…

Elle était folle…

Pendant que le docteur Baleinier, éperdu, soutenait la tête de Rodin, qui expirait entre ses bras, Faringhea parut à la porte, resta dans