Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/59

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calme… oh ! avant tout… le calme… je vous le répète, quand ce serait celui du tombeau…

— Mais alors comment résisterez-vous aux instances de cet artisan ?… Les obligés ont des droits sur leurs bienfaiteurs… Vous ne saurez échapper à ses prières…

— Eh bien !… mon père… s’il le faut… je ne le verrai pas… Je me faisais une sorte de plaisir de cette entrevue ;… maintenant, je le sens… il est plus sage d’y renoncer…

— Mais il n’y renoncera pas, lui ; il insistera pour vous voir.

— Vous aurez la bonté, mon père, de lui faire dire… que je suis souffrant, qu’il m’est impossible de le recevoir.

— Écoutez, mon cher fils, de nos jours, il règne de grands, de malheureux préjugés sur les pauvres serviteurs du Christ. Par cela même que vous êtes volontairement resté au milieu de nous, après avoir été par hasard apporté mourant dans cette maison… en vous voyant refuser un entretien que vous avez d’abord accordé, on pourrait croire que vous subissez une influence étrangère ; quoique ce soupçon soit absurde, il peut naître, et nous ne voulons pas le laisser s’accréditer… Il vaut donc mieux recevoir ce jeune artisan…

— Mon père, ce que vous me demandez est