Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/82

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dicte ses offres si généreuses… envers moi… Du moins, puisse-t-elle être heureuse… dans ce triste monde !…

— Ah ! croyez-moi, monsieur, reprit Agricol avec entraînement, un monde qui renferme de telles créatures, et tant d’autres encore qui, sans avoir l’inappréciable valeur de cette excellente demoiselle, sont dignes de l’attachement des honnêtes gens, un pareil monde n’est pas que fange, corruption et méchanceté ;… il prouve, au contraire, en faveur de l’humanité… C’est ce monde qui vous attend, qui vous appelle ; allons, M. Hardy, écoutez les avis de mademoiselle de Cardoville, acceptez les offres qu’elle vous fait, revenez à nous… revenez à la vie… car c’est la mort que cette maison !

— Rentrer dans un monde où j’ai tant souffert !… quitter le calme de cette retraite, répondit M. Hardy en hésitant ; non, non… je ne pourrais… je ne le dois pas…

— Oh ! je n’ai pas compté sur moi seul pour vous décider…, s’écria le forgeron, avec une espérance croissante ; j’ai là un puissant auxiliaire (il montra la porte) que j’ai gardé pour frapper le grand coup… et qui paraîtra quand vous le voudrez.

— Que voulez-vous dire, mon ami ? demanda M. Hardy.