Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/89

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— Sans la lettre de mademoiselle de Cardoville, les instances du forgeron restaient vaines. Cette maudite jeune fille sera donc toujours et partout l’obstacle contre lequel viendront échouer nos projets ? Quoi qu’on ait pu faire, la voici réunie à cet Indien ; si maintenant l’abbé Gabriel vient combler la mesure, et que, grâce à lui, M. Hardy nous échappe, que faire ?… que faire ?… Ah ! mon père… c’est à désespérer de l’avenir !

— Non, dit sèchement Rodin, si à l’archevêché on ne met aucune lenteur à exécuter mes ordres.

— Et dans ce cas ?…

— Je réponds encore de tout ;… mais il faut qu’avant une demi-heure j’aie les papiers en question.

— Cela doit être prêt et signé depuis deux ou trois jours, car, d’après vos ordres, j’ai écrit le jour même des moxas… et…

Rodin, au lieu de continuer cet entretien à voix basse, colla son œil à l’une des ouvertures qui permettaient de voir ce qui se passait dans la chambre voisine, puis de la main fit signe au père d’Aigrigny de garder le silence.