Page:Sue - Le Juif errant - Tomes 9-10.djvu/99

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

en plus ému, mon frère !… croyez à un Dieu toujours bon, toujours miséricordieux, toujours aimant ; croyez à un Dieu qui bénit le travail, à un Dieu qui souffrirait cruellement pour ses enfants, si, au lieu d’employer pour le bien de tous, les dons qu’il vous a prodigués, vous vous isoliez à jamais dans un désespoir énervant et stérile !… Non, non, Dieu ne le veut pas !… Debout, mon frère…, ajouta Gabriel en prenant cordialement la main de M. Hardy, qui se leva comme s’il eût obéi à un généreux magnétisme ; debout… mon frère, tout un monde de travailleurs vous bénit et vous appelle ; quittez cette tombe… venez… venez au grand air… au grand soleil, au milieu de cœurs chaleureux, sympathiques ;… quittez cet air étouffant pour l’air salubre et vivifiant de la liberté, quittez cette morne retraite pour l’asile animé par les chants des travailleurs ; venez, venez retrouver ce peuple d’artisans laborieux dont vous êtes la Providence ; soulevé par leurs bras robustes, pressé sur leurs cœurs généreux, entouré de femmes, d’enfants, de vieillards, pleurant de joie à votre retour, vous serez régénéré ; vous sentirez que la volonté, que la puissance de Dieu est en vous… puisque vous pouvez tant pour le bonheur de vos frères.

— Gabriel… tu dis vrai ;… c’est à toi… c’est