— La porte verte ?
— Oui, au fond de l’appartement. Hier, en plein midi, j’ai vu monsieur le patron entrer là avec une lumière.
— Naturellement, puisque les volets restent toujours fermés…
— Vous trouvez cela naturel, vous, Jeanike ? et pourquoi les volets sont-ils toujours fermés ?
— Je n’en sais rien ; c’est encore…
— Une idée de monsieur et de madame, allez-vous me dire, Jeanike ?
— Certainement.
— Et qu’est-ce qu’il y a dans cette pièce où il fait nuit en plein midi ?
— Je n’en sais rien, Gildas. Madame et monsieur y entrent seuls ; leurs enfants, jamais.
— Et tout cela ne vous semble pas très-surprenant, Jeanike ?
— Non, parce que j’y suis habituée ; aussi vous ferez comme moi ?
Puis s’interrompant après avoir regardé dans la rue, la jeune fille dit à son compagnon :
— Avez-vous vu ?
— Quoi ?
— Ce dragon…
— Un dragon, Jeanike ?
— Oui ; et je vous en prie, allez donc regarder s’il se retourne… du côté de la boutique ; je m’expliquerai plus tard. Allez vite… vite !
— Le dragon ne s’est point retourné, revint dire naïvement Gildas. Mais que pouvez-vous avoir de commun avec des dragons, Jeanike ?
— Rien du tout, Dieu merci ; mais ils ont leur caserne ici près…
— Mauvais voisinage pour les jeunes filles que ces hommes à casque et à sabre, dit Gildas d’un ton sentencieux ; mauvais voisinage. Cela me rappelle la chanson de la Demande.
J’avais une petite colombe dans mon colombier ;