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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 1.djvu/273

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LA CLOCHETTE D’AIRAIN


ou


LE CHARIOT DE LA MORT.


(AN 56 À 40 AVANT JÉSUS-CHRIST)




CHAPITRE PREMIER


Albinik, le marin, et sa femme Méroë, vêtue en matelot, partent seuls du camp gaulois pour aller braver le lion dans sa tanière. — Leur voyage. — Ils assistent à un spectacle que nul n’avait vu jusqu’alors et que nul ne verra jamais. — Arrivée des deux époux au camp de César. — Les cinq pilotes crucifiés. — Le souper de César. — L’interrogatoire. — La jeune esclave maure. — Le réfractaire mutilé. — L’épreuve. — L’hospitalité de César. — Albinik et Méroë sont séparés. — Ce qui apparaît à Méroë dans la tente où elle a été renfermée seule.




Albinik, le marin, fils de Joel, le brenn de la tribu de Karnak ; Méroë, la chère et bien-aimée femme d’Albinik, ont, pendant une nuit et un jour, assisté à un spectacle dont ils frémissent encore.

Ce spectacle, nul ne l’avait vu jusqu’ici, nul ne le verra désormais !

L’appel aux armes, fait par les druides de la forêt de Karnak, et par le chef des cent vallées, avait été entendu.

Le sacrifice d’Hêna la vierge de l’île de Sên, semblait agréable à Hésus, puisque toutes les populations de la Bretagne, du nord au midi, de l’orient à l’occident, s’étaient soulevées pour combattre les Romains. Les tribus du territoire de Vannes et d’Auray, celles des montagnes d’Arès et d’autres encore, se sont réunies devant la ville de Vannes, sur la rive gauche, et presque à l’embouchure de la rivière qui se jette dans la grande baie du Morbihan : cette position redou-