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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 1.djvu/335

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par la Providence dans le continent de l’Europe, sortis des mêmes montagnes que les essaims de l’Inde et de l’Asie, avaient dû nécessairement s’y empreindre des mêmes croyances… Si le rassemblement devant les mêmes autels dans les montagnes d’Asie, des patriarches inconnus, qui sont devenus les pères des nations, suffit pour expliquer les affinités générales qui se trouvent entre l’essaim celtique (ou gaulois) et les autres, quelle difficulté y a-t-il à ce qu’il se trouve des affinités plus particulières encore entre les deux races celtique et hébraïque ? » (Jean Raynaud, DRUIDISME, Encycl. mod.)

D’où il suit, selon Jean Raynaud, et il le démontre avec une irrésistible puissance historique et logique, que les religions hébraïque, brahmique et druidique sortent de la même souche. Ainsi les Hébreux, de même que les Gaulois, avaient la plus grande vénération pour le chêne, ainsi que le prouve le chêne de Sichen, etc., etc. De même qu’aux Gaulois, les pierres brutes servaient spécialement d’autels aux Hébreux et avaient d’autres emplois communs aux deux peuples : servant chez les Gaulois, ainsi que chez les Hébreux, de limites de frontières, de tombes, de monuments commémoratifs d’actions glorieuses ou de la foi jurée.

« Aussi loin que l’on puisse remonter dans l’histoire de l’Occident, on trouve la race des Celtes (devenue la race gauloise) occupant le territoire continental compris entre le Rhin, les Alpes, la Méditerranée et l’Océan. » (Amédée Thierry, Hist. des Gaulois, vol. I, p. 1)


Ne faire qu’un seul corps (p. 216)

L’histoire du gouvernement gaulois offre trois périodes distinctes :

Théocratie du druidisme. — Royauté et aristocratie. — Constitutions populaires fondées sur l’élection et la volonté du plus grand nombre. (Amédée Thierry, Hist. des Gaulois, vol. II, p. 65.)

Plusieurs siècles avant Jésus-Christ, l’élection populaire remplaça l’antique privilège de l’hérédité. Les rois et les chefs absolus furent expulsés, le pouvoir remis aux mains de législateurs librement consentis ; mais l’aristocratie héréditaire ne se laissa pas déposséder sans combat ; appuyée sur le peuple des campagnes, elle engagea contre les villes une guerre longue et mêlée de chances diverses. (Amédée Thierry, Hist. des Gaulois, vol. II, p. 104)… Ce fut une sorte de démocratie pure où le peuple en corps nommait, soit des sénats souverains, soit des magistrats et des chefs, et où, suivant l’expression d’un de ces petits chefs populaires, la multitude conservait autant de droits sur le chef que le chef sur la multitude… Tout le système politique de la Gaule reposait sur l’association ; de même que des individus clients se groupaient autour d’un patron, de petits états se déclaraient clients d’un état plus puissant ; les états également puissants s’associaient et se fédéraient entre eux ; des lois fédératives, universellement reconnues, réglaient les rapports de tous ces états, fixaient les services mutuels, déterminaient les droits et les devoirs. (Améd. Thierry, Hist. des Gaulois, vol. II, p. 108.)


Au gui l’an neuf (p. 230).

Ce cri de ralliement druidique au gui l’an neuf, est encore, dans quelques provinces, acclamé par de pauvres enfants qui parcourent les rues au nouvel an.


Que ce cri avertisse les tribus (p. 230).

Voici ce qu’on lit dans César au sujet de ce singulier moyen de communication de télégraphie orale, si l’on peut s’exprimer ainsi :

« Les paysans gaulois, occupés aux travaux des champs, se communiquaient les nouvelles importantes en se les criant de l’un à l’autre ; elles volaient ainsi de bourg en bourg, de cité en cité, avec la rapidité d’un son. Un événement arrivé à Genabum (Orléans), au lever du soleil, dans les jours les plus courts de l’année, put être connu chez les Avernes (les Gaulois de l’Auvergne), à cent soixante milles de distance, avant la fin de la nuit. » (César, De Bello Gall., liv. VII, ch. III.)