Celui-ci, ne pouvant plus douter de la vérité, s’écria en regardant le marchand :
— Mais, alors, monsieur, ce serment que vous me demandiez tout à l’heure ?
— C’était une dernière épreuve.
— Une épreuve ?
— Il faut me la pardonner, mon brave Georges. Les pères sont si défiants !… Grâce à Dieu, vous n’avez pas trompé mon espoir. Cette épreuve, vous l’avez vaillamment subie ; vous avez préféré la ruine de vos plus chères espérances à un mensonge, et cependant vous devriez être certain que je croirais aveuglément à votre parole, quelle qu’elle fût.
— Monsieur, — reprit Georges avec une hésitation qui toucha le marchand, — cette fois, puis-je croire… puis-je espérer… avec certitude ? Je vous en conjure, dites-le-moi… Si vous saviez ce que tout à l’heure j’ai souffert !…
— Sur ma foi d’honnête homme, mon cher Georges, ma fille vous aime. Ma femme et moi nous consentons à votre mariage, qui nous enchante, parce que nous y voyons un avenir de bonheur pour notre enfant. Est-ce clair ?
— Ah ! monsieur ! — s’écria Georges en serrant avec effusion les mains du marchand, qui reprit :
— Quant à l’époque précise de votre mariage, mon cher Georges… les événements d’hier, ceux qui se préparent aujourd’hui… la marche à suivre par notre société secrète…
— Vous, monsieur ? — s’écria Georges ne pouvant s’empêcher d’interrompre M. Lebrenn pour lui témoigner sa surprise un moment oubliée dans le ravissement de sa joie. — Vous, monsieur, membre de notre société secrète ? En vérité, cela me confond !
— Bon, — reprit en souriant le marchand. — Voici les étonnements du cher Georges qui vont recommencer. Ah çà, pourquoi n’en serais-je pas de cette société secrète ? Est-ce parce que, sans être riche, j’ai