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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 11.djvu/313

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noncé le serment habituel, imposé aux rois par l’Église catholique en retour de ce qu’elle consacre la prétendue divinité de leur droit : Je jure d’exterminer l’hérésie ; serment plus aisé à jurer qu’à tenir. Les huguenots remportaient de grands avantages dans cette nouvelle guerre religieuse. Henri de Béarn, dont les jours étaient menacés, parvenant enfin à s’échapper de la cour de Catherine de Médicis, alla rejoindre l’armée protestante. « — On a fait mourir la reine ma mère, à Paris, — dit ce prince en arrivant au camp des réformés. — L’on a tué monsieur l’amiral et mes meilleurs serviteurs ; on avait envie de m’en faire autant. Je n’y retourne plus que l’on ne m’y traîne[1]. » Dès lors, le Béarnais prit une part active et brillante aux opérations militaires commencées dans l’Anjou et dans le Maine. Henri III, effrayé des nouveaux succès des réformés avec qui s’étaient alliés les politiques (catholiques répudiant les effroyables doctrines de Rome) jugea qu’il fallait obtenir la paix à tout prix, ne se refuser à aucune concession, puis, la paix signée, ne tenir parole qu’aux politiques, les désintéresser ainsi, afin de les séparer des huguenots, qu’il serait alors plus facile d’écraser. Le 30 avril 1576, un nouvel édit confirma les droits de la nouvelle Église. « — Libre et public exercice du culte réformé, par tout le royaume, sans restriction de temps, de lieux ou de personnes. — Défense d’inquiéter les prêtres et les religieux mariés depuis leur conversion au protestantisme. — Création de chambres mi-parties dans les huit Parlements du royaume pour juger les causes des huguenots. — Rétablissement du prince de Condé, de Henri de Navarre et de leurs adhérents dans leurs charges — Désaveu des excès commis à Paris et autres villes, le 24 août 1572, et jours suivants. — Restitution des biens confisqués aux héritiers des victimes. — Annulation des sentences rendues contre les réformés, depuis le règne de Henri II, et nominativement celle portée contre l’amiral de Coligny. — Oc-

  1. Registre-Journal de l’Étoile, p. 69.