Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/10

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qui embrasseront la foi catholique de poursuivre lesdits convertis durant trois années. »

(Accordé par Sa Majesté.)

« Art. 25. — Que les enfants des réformés leur soient enlevés dès l’âge de sept ans, pour être élevés dans la religion catholique. »

(Sa Majesté avisera.)

« Art. 26. — Qu’il soit permis aux curés, assistés d’un échevin, de se présenter de force chez les réformés malades. »

(Sa Majesté avisera.)

« Art. 30. — Qu’il soit défendu, sous peine grave, aux protestants de laisser mourir leurs enfants sans baptême. »

(Sa Majesté avisera.)

Vous le voyez, fils de Joël, les franchises des protestants, solennellement proclamées par l’édit de Nantes, leur étaient ainsi presque complètement ravies, quoique le grand roi se fût réservé d’aviser à l’endroit des trois derniers articles du projet clérical les plus monstrueux de tous. Cet atermoiement se conçoit : le glorieux sire, ne doutant point d’obtenir les deux millions en retour de son acquiescement aux premiers articles, se réservait de vendre à part et fort cher son adhésion aux derniers articles, d’une importance capitale. Cet honnête calcul ne fut point trompé. Le clergé, satisfait des concessions obtenues, octroya les deux millions de subsides. Il pouvait, dès lors, patiemment attendre l’heure prochaine de la complète révocation de l’édit de Nantes. En effet, plus tard, les trois derniers articles furent approuvés par Louis XIV, ainsi que les suivants :

« Art. 8. — Les ministres seront soumis à la taille. »

(Accordé par Sa Majesté.)

« Art. 9. — Il est défendu aux protestants d’avoir des cimetières dans les bourgs, villes et villages. »

(Accordé par Sa Majesté.)