Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/150

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que, de l’entretien d’un misérable Juif et de sa femelle… entretien surpris par un marmot, il peut ressortir des faits de cette importance ?

— Comte… que pensez-vous de la valeur d’une somme de deux cent vingt millions environ ?

— Cette somme est énorme !

— Ces deux cent vingt millions tombant en la possession d’un parti religieux, habile, infatigable… plein de souplesse et d’audace, ne peuvent-ils pas devenir, entre les mains de ce parti, un levier d’une puissance incalculable ?…

— Certes… mon révérend… mais quel rapport ?…

— Attendez… Or, si le triomphe de ce parti est intimement lié au raffermissement de la monarchie absolue, aujourd’hui menacée, ébranlée… ne s’ensuit-il pas que donner audit parti un levier de la puissance de deux cents et quelques millions, c’est rendre un double et immense service à la religion et à la royauté ?

— D’accord, l’abbé ; mais, encore une fois… quel rapport…

— Permettez, comte, que j’achève… Maintenant, supposez une secte mystérieuse, dont l’unique but est l’anéantissement de l’Église catholique et des trônes, l’abolition de tous les privilèges de naissance et de fortune… cette secte redoutable étend ses ténébreuses ramifications dans toute l’Europe ; elle compte des affiliés dans les classes les plus diverses de la société… des plus basses aux plus élevées, et même parmi celles qui touchent au trône ; cette société dispose d’un trésor considérable ; ses adeptes, hommes et femmes… je dis hommes et femmes, comte…

— J’entends… Mais que Dieu me damne, si je vois où vous voulez en venir !

— Cette société, dis-je, a des adeptes, hommes et femmes, capables de prendre au besoin tous les masques, toutes les apparences ; ils affectent aussi les opinions monarchiques ou religieuses les plus exaltées. À la faveur de ces faux semblants, ils s’introduisent parmi les royalistes fervents et surprennent ainsi parfois les secrets de ce