Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/247

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Cette jeune femme…

— Eh bien !…

— Tu la connais ; elle ne nous est pas étrangère…

— Elle ! !

— Tout à l’heure encore… tu prononçais son nom.

— Son nom ?…

— Tu l’as chérie…

— Quel soupçon ! !

— Tu la pleurais… tu la croyais morte… ou indigne de nous ! !

— Ma fille ! !…

— Elle vit… elle est digne de nous… elle a délivré mon père !…

— Victoria… cette femme héroïque ?…

— C’est ma sœur… Oh ! je te le dis sans crainte… car je le vois, tu es assez forte pour ne pas succomber sous le poids de ce bonheur inespéré… Mon père… ma sœur… rendus le même jour à ta tendresse…

— Où sont-ils ?

— Ici près…

— Où cela… où cela ?

— Dans la chambre à côté, chez notre voisin Jérôme… nous sommes convenus d’un signal… trois coups frappés à cette cloison…

Et Jean Lebrenn joint l’action à la parole en frappant à la muraille.

— Ce signal va leur annoncer que, préparée à cette entrevue… elle sera sans danger pour toi… Ma sœur guidera, soutiendra les pas de mon père… et bientôt… et bientôt… cette porte s’ouvrant… Mais… tiens… regarde… la porte s’ouvre… mère… mère… les voilà !

En effet, la porte s’est ouverte au moment où Jean prononçait ces derniers mots. Son père, soutenu par Victoria et le voisin Jérôme, paraît au seuil de la chambre… Madame Lebrenn, ivre de joie, se précipite entre les bras de son mari et de sa fille…