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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 13.djvu/93

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héritiers à une époque donnée… plus d’un siècle et demi après sa mort… ce moyen dont tu m’as parlé, Samuel, le crois-tu d’un succès certain… ne te semble-t-il pas bien hasardeux ?

— Que veux-tu ? le malheur des temps, la persécution dont il était l’objet… l’espionnage incessant dont l’entourait la compagnie de Jésus, espionnage qui sans doute devait s’étendre jusqu’à la descendance de M. Rennepont, lui rendaient difficile le choix d’un moyen certain pour rassembler ses héritiers à une date si éloignée… Cependant l’expérience a déjà du moins prouvé que l’attente de M. Rennepont ne sera pas sans doute trompée.

— Comment cela ?

— Je te l’ai dit : M. Rennepont, peu de temps avant sa mort, et demandant à ses héritiers un secret absolu sur cet envoi dans l’intérêt de leur descendance… leur avait fait remettre des médailles… — qui portaient gravé d’un côté cet exergue :


victime de L.C.D. J.
priez pour moi,
1682.


Et sur l’autre face de la médaille ces mots :


à paris, rue saint-françois n° 3,
dans un siècle et demi vous serez
le 13 février 1832.


— C’est donc à l’aide de ces médailles transmises de génération en génération que les héritiers Rennepont seront un jour réunis ici, dans la maison de leur ancêtre ?

— Je l’espère, et cela est d’autant plus probable, qu’ils sauront, par tradition de famille, que leur aïeul, jouissant d’une grande fortune avant la confiscation de ses biens, a pu sauvegarder et leur léguer quelque portion de son héritage…

— Mon ami, — reprend Bethsabée, — dans la note que tout à