parti populaire et républicain depuis le 17 juillet 1791 jusqu’au 10 août 1792.
Voici sommairement, fils de Joel, les événements déplorables de cette année déplorable.
Louis XVI, à peine rétabli dans la plénitude de son pouvoir, renoue, je vous l’ai dit, ses trames au dedans de la France, avec les ennemis de la révolution, et au dehors avec les émigrés, avec les souverains étrangers. En effet, ceux-ci, réunis en congrès, à Pilnitz, déclarent le 27 août 1791, à la face de l’Europe :
« — Qu’ils considèrent la cause de Louis XVI comme la leur, — qu’il doit être libre de résider où il voudrait (à savoir d’émigrer parmi eux), — qu’ils exigent la dissolution de l’Assemblée nationale, — que les princes d’Alsace dépossédés de leurs droits féodaux par la révolution doivent être rétablis dans la plénitude de ces droits, etc., etc. »
En un mot, ces porte-couronnes biffaient d’un trait de plume les conquêtes de 1789 à 1791, sinon ils menaçaient la France d’une invasion. Au nom de qui ?… de Louis XVI, dont ils se déclaraient et étaient de fait solidaires ! Eussent-ils donc osé parler en son nom un pareil langage, proférer de pareilles menaces sans être assurés de la secrète complicité de ce prince ?… Et bientôt, fils de Joël, vous allez voir, au sujet de cette guerre dont la coalition menaçait la France, se dérouler contre la patrie un complot d’une habile et profonde scélératesse dont Louis XVI et ses complices habituels furent les principaux agents.
L’Assemblée constituante, ayant terminé ses travaux, se sépare le 29 septembre (1791) après avoir soumis à la sanction royale l’ensemble de la constitution basée sur la Déclaration des droits de l’homme ; or, l’individu royal, résolu de mettre à néant cette constitution le moment venu, mais jusque-là non moins résolu d’employer, au profit de ses noirs projets, l’autorité qu’elle lui conférait, jure solennellement de maintenir, de respecter l’acte de 1791. L’As-