Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/156

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ne répondez rien au sujet de l’insurrection… vous êtes complice des factieux !

» le président, au député. — Cette accusation est injuste… Je vous rappelle à l’ordre, et j’invite M. le maire de Paris aux honneurs de la séance.

» pétion. — Je remercie M. le président, mais je dois retourner à mon poste. »

Bravos dans les tribunes. — Une voix s’écrie : « — Ne retourne pas aux Tuileries, Pétion… tu seras assassiné ! » — Le maire de Paris vient de quitter la salle des séances, lorsque plusieurs officiers municipaux se présentent effarés à la barre, et l’un d’eux, d’une voix haletante, s’écrie :

« — Représentants du peuple… l’Hôtel de Ville est envahi. Le conseil général dont nous faisions partie est dissous ; notre pouvoir est usurpé par les commissaires des sections, dont Robespierre fait partie… Ils se sont établis en permanence à l’Hôtel de Ville… et de là ils dirigent l’insurrection.

» un membre de la droite. — Je demande que l’Assemblée révoque à l’instant la nouvelle municipalité… et la déclare rebelle à la loi…

» un membre de la gauche. — Il serait, au contraire, regrettable, en des circonstances si graves, de révoquer des citoyens qui peuvent rendre les plus grands services. »

Ces paroles, approuvées par la majorité de l’Assemblée, qui ainsi adhère de fait à l’insurrection, sont vivement applaudies par les tribunes, car elles ont accueilli de leurs acclamations la nouvelle de la dispersion de l’ancienne municipalité, complice des feuillants et de La Fayette.

Les premiers rayons du soleil ont fait pâlir la pâle lumière des lustres qui éclairaient la salle des séances ; presque tous les représentants du peuple sont rassemblés. Ils siègent à leurs places accoutumées. Les députés de la droite semblent plongés dans la conster-