Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/174

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» — Lisez… lisez !

» vergniaud lit. — L’Assemblée nationale, considérant que les dangers de la patrie sont parvenus à leur comble ;

» Que c’est pour le Corps législatif le plus impérieux des devoirs de sauver le pays ;

» Décrète :

Art. 1er. — Le peuple français est invité à former une Convention nationale. (Bravos dans les tribunes.)

» Art. 2. — Le pouvoir exécutif est provisoirement suspendu de ses fonctions. (Murmures à gauche et dans les tribunes.)

» Art. 3. — Les ministres actuellement en activité continueront provisoirement leurs fonctions. (Explosion de violents murmures.) »

» brissot. — Quoi ! ces traîtres ?

» bazire. — Encore du provisoire ?

» un membre, à gauche. — Je demande en ce cas que les ministres soient provisoirement pendus !

» le président. — Je rappelle les interrupteurs à la dignité qu’ils se doivent à eux-mêmes. »

» vergniaud. — Art 4. Le payement de la liste civile du pouvoir exécutif sera suspendu jusqu’à la décision de la Convention nationale.

» Art. 5. — Le roi et sa famille demeureront dans l’enceinte du Corps législatif, jusqu’à ce que le calme soit rétabli dans Paris.

» Art. 6. — Le directoire du département fera préparer au Luxembourg un logement pour la famille royale. Elle sera mise sous la garde des citoyens et de la loi.

» Art. 7. — L’Assemblée nommera un gouverneur pour le dauphin. (Nouvelle explosion de murmures.)

une voix des tribunes. — Comment ! on n’en a pas fini avec la royauté ? »

Vergniaud descend de la tribune au milieu d’une vive agitation. Il est véhémentement interpellé par l’extrême gauche et applaudi