Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 14.djvu/210

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» Longwy est pris !

» Verdun ne peut tenir que quelques jours ! !

» Les citoyens qui défendent le château ont juré de mourir plutôt que de se rendre ; ils vous font un rempart de leurs corps, il est de votre devoir de les secourir.

» Citoyens ! ! !

» Aujourd’hui même et à l’instant, que tous les amis de la liberté se rangent sous ses drapeaux !

» Allons nous réunir au champ de Mars ! qu’une armée de soixante mille hommes se forme sans retard.

» Citoyens !!!

» Marchons à l’ennemi, ou pour tomber sous ses coups, ou pour l’exterminer sous les nôtres !

» La commune de Paris décrète :

» Art. Ier. — Les sections donneront l’état des hommes prêts à partir.

» Art. II. — Le comité militaire sera permanent.

» Art. III. — Le canon d’alarme sera tiré, le tocsin sonné.

» Citoyens ! la patrie est en danger !

» Aux armes ! ! »

— Aux armes ! — s’écrient des artisans, des bourgeois, faisant partie du groupe dont était entouré le placard. — Aux armes ! au champ de Mars ! !

— Allez, sauvez Paris ! sauvez la France ! sauvez-nous ! sinon, malheur à nous ! — répètent des voix de femmes éplorées, dont les clameurs, les gémissements se mêlent au bruit incessant du tocsin.

À ce moment s’avance à travers la foule qui s’écarte un officier municipal, portant un drapeau, et suivi de plusieurs tambours battant la charge. Ils précédaient une troupe de volontaires de tout âge et de toute condition, chantant la Marseillaise, cet hymne sacré de la révolution ; entre chaque strophe, ils agitaient leurs piques, leurs fusils, leurs sabres, leurs bonnets, leurs chapeaux en criant :