» Une bande de scélérats, ameutés en convention, voulait commettre un parricide.
» Ils voulaient mettre à mort le meilleur des rois, le père de ses sujets !
» Leur exécrable espoir a été trompé !
» Le crime de cette poignée d’assassins ne déshonorera pas à jamais la France !
» Souffrirez-vous que cette hideuse république, édifiée dans la boue et dans le sang des journées de septembre, remplace notre séculaire et glorieuse monarchie ?
» Souffrirez-vous que la France, déjà ruinée, désolée par une affreuse détresse, soit plus longtemps opprimée par une bande d’égorgeurs ?
» Non, non, Français, vous ne le souffrirez pas !
» le roi a échappé à ses assassins, il est en sûreté.
» Aux armes ! marchons sur la Convention !
» Vive le roi ! !
» Aux armes ! Français, aux armes !
» le comité royaliste insurrectionnel.
» Paris, décembre 1792. »
M. Desmarais, fort de la sincérité de ses convictions républicaines et révolutionnaires, eût été complètement indifférent à la découverte de ces armes, de ces munitions de guerre, de ces proclamations royalistes, preuves flagrantes d’un complot prêt à éclater, trouvées dans son domicile. Rien de plus simple que ce fait expliqué, ainsi qu’il venait de l’être par l’avocat ; mais la vie politique de cet homme, tissue de lâchetés, de mensonges, d’hypocrisies, de trahisons cachées, le condamnait à des cruautés, à des défiances de tous les instants et à des exagérations de férocité, au moyen desquelles il espérait conjurer les périls dont il se croyait menacé par l’inexorable cri de sa conscience ; aussi, malgré son puissant empire sur soi-même, il trahit d’abord, involontairement, la consternation, l’épouvante que lui