1793. La foule a quitté les tribunes aux cris de vive la nation ! vive la république !
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23 JANVIER 1793. — Telles ont été, fils de Joël, les mémorables séances de l’Assemblée nationale les 15, 17, 19 et 20 janvier 1793. Conservez avec un pieux respect, avec une reconnaissance éternelle, le nom et le souvenir des conventionnels qui ont eu le patriotisme, le grand sens politique et l’héroïque audace de VOTER SANS SURSIS LA MORT DE LOUIS XVI, en bravant l’Europe en armes. Ces immortels régicides ont, par cet acte héroïque, puni les forfaits d’un roi traître et parjure, sauvegardé les droits conquis depuis 1789, décapité la monarchie, fondé la république et assuré son triomphe, en mettant la France dans la glorieuse nécessité de vaincre les rois étrangers ou de s’ensevelir dans le linceul de la liberté… La France vaincra les despotes, la France vivra libre !
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L’exécution de Louis Capet a eu lieu avant-hier, lundi 21 janvier 1793, deux cent cinquante-huit ans, jour pour jour, après que notre aïeule Hêna, fille de Christian-l’Imprimeur, a été plongée vingt-cinq fois dans les flammes du bûcher (21 janvier 1535), en présence de FRANÇOIS IER, d’exécrable mémoire, et l’un des aïeux de Capet. Celui-ci a du moins su mourir convenablement, sans faiblesse et sans jactance. Nous avons assisté à son supplice, ma sœur et moi, au milieu d’une foule innombrable couvrant la place de la Révolution. L’échafaud se dressait en face de l’avenue des Champs-Élysées, à peu de distance du piédestal de la statue de l’immonde LOUIS XV, dont la dépravation hideuse avait souillé Victoria encore enfant, et plongé notre famille dans un abîme de maux !
Le peuple, calme, silencieux, recueilli, ne venait pas assouvir une curiosité barbare. Non ! En assistant au châtiment trop mérité des