Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 15.djvu/294

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de salut public, a ainsi terminé son rapport à la Convention sur la demande de mise en jugement des girondins : « Une conspiration contre la république a éclaté dans les corps administratifs de Corse, des Bouches-du-Rhône, de l’Eure, du Calvados, aujourd’hui en rébellion ouverte. Votre comité a pensé que votre justice devait être inflexible envers les auteurs de la conspiration. Il m’a chargé de vous proposer le décret suivant : — Art. 1er. La Convention nationale déclare traîtres à la patrie Buzot, Barbaroux, Gorsas, Lanjuinais, Salles, Louvet, Bergoeing, Birotteau, Pétion, qui se sont soustraits au décret rendu contre eux le 2 juin dernier, et se sont mis en état de rébellion dans les départements du Calvados, de l’Eure, du Rhône-et-Loire, dans le dessein d’empêcher l’établissement de la république et de rétablir la royauté. — Art. 2. Il y a lieu à accusation contre Gensonné, Guadet, Vergniaud, Mollevaut, Gardier, prévenus de complicité avec ceux qui ont pris la fuite et se sont mis en état de rébellion. — Art. 3. La Convention nationale rappelle dans son sein Bertrand, membre de la commission des douze, lequel s’opposa courageusement aux violences de cette commission, et rappelle aussi les autres représentants girondins détenus depuis le 4 juin, et plutôt trompés que coupables. — Art. 4. La Convention nationale ordonne l’impression des pièces remises au comité de salut public, et décrète l’envoi aux départements. »

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17 JUILLET 1793. — Samedi dernier, 13 juillet, MARAT a été lâchement assassiné entre sept et huit heures du soir, par Marie-Anne-Charlotte CORDAY D’ARMANS, fille d’un ci-devant noble et demeurant ordinairement à Caen, l’un des foyers de l’insurrection fédéraliste soulevée par les girondins, dont elle était séide. Charlotte Corday, jouant le rôle d’une victime qui demandait secours et protection à l’Ami du peuple, avait sollicité de lui une entrevue. Épuisé, souffrant,