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Page:Sue - Les Mystères du peuple, tome 16.djvu/393

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veille du jour où est né un nouvel enfant à mon fils ; il l’a nommée Velléda, en mémoire de notre nationalité gauloise.

À toi, Marik Lebrenn, mon fils bien-aimé, je lègue ce récit ainsi que le sabre que j’ai reçu de Hoche le jour de la bataille de Wissembourg ; tu les joindras à la légende et aux reliques de notre famille, et tu les légueras à ton fils Sacrovir ; tu ajouteras à ces pages l’historique des nouveaux événements accomplis de ton temps, et notre descendance continuera, de génération en génération, ses annales domestiques.

Et maintenant, fils de Joël, courage, persévérance, espoir… que dis-je, non pas seulement espoir, mais certitude !! Oui, malgré les éclipses passagères de l’astre républicain depuis le commencement de ce siècle, malgré la déception dont nous sommes victimes en cette année 1830, malgré les épreuves que nous et nos enfants nous aurons peut-être encore à subir, l’avenir du monde appartient à la démocratie. Nous ou nos descendants verrons s’accomplir la prédiction de ma sœur Victoria, la femme soldat, de même que nous et nos pères nous avons vu s’accomplir la prédiction de Victoria, la femme empereur. Celle-là prophétisait la renaissance de la république des Gaules… nous avons assisté à cette renaissance. Victoria, ma sœur, a prophétisé l’avènement de la république démocratique universelle, cette prophétie s’accomplira, elle est marquée dans les destinées de l’humanité en vertu de la loi divine du progrès.

FIN DU SABRE D’HONNEUR (1789-1830).
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Moi, Marik Lebrenn, j’inscris ici, avec une profonde douleur, la date du 17 avril 1832, jour néfaste où mes père et mère bien-aimés ont, en quelques heures, et à peu de distance l’un de l’autre, succombé à une attaque de choléra ; ils ont jusqu’à la fin conservé la sérénité des âmes irréprochables, et sont allés nous attendre dans les mondes mystérieux où nous allons renaître afin de continuer de vivre âme et corps, et poursuivre ainsi à l’infini notre existence éternelle.