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CHAPITRE II.


Le camp des Franks. — Les guerriers noirs. — Les écorcheurs. — Les uns veulent faire bouillir Scanvoch, les autres l’écorcher vif. — Moyen de concilier ces deux avis proposé par l’un des chefs. — Aspect du camp et des mœurs des Franks. — La clairière. — Divinités infernales. — La cuve d’airain. — Elwig, la prêtresse, et Riowag, le chef des guerriers noirs. — Coquetterie sauvage. — Inceste et fratricide. — Le trésor. — Neroweg, l’aigle terrible. — Message de Victoria. — Comment les Franks traitent un messager de paix. — Invocation aux dieux infernaux. — La caverne.




À peine eus-je touché le bord, tenant ma branche d’arbre à la main, que je vis sortir des rochers, où ils étaient embusqués, un grand nombre de Franks, appartenant à ces hordes de leur armée qui portent des boucliers noirs, des casaques de peau de mouton noires, et se teignent les bras, les jambes et la figure, afin de se confondre avec les ténèbres lorsqu’ils sont en embuscade ou qu’ils tentent une attaque nocturne (A). Leur aspect était d’autant plus étrange et hideux, que les chefs de ces hordes noires avaient sur le front, sur les joues et autour des yeux, des tatouages d’un rouge éclatant… Je parlais assez bien la langue franque, ainsi que plusieurs officiers et soldats de l’armée, depuis longtemps habitués dans ces parages.

Les guerriers noirs, poussant des hurlements sauvages, m’entourèrent de tous côtés, me menaçant de leurs longs couteaux, dont les lames étaient noircies au feu.

– La trêve est conclue depuis plusieurs jours ! — leur ai-je crié. — Je viens, au nom du chef de l’armée gauloise, porter un message