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NOTES.


L’ALOUETTE DU CASQUE.




CHAPITRE PREMIER.


(A) Elkhel. D. N. VII, 450. Mionnet, 11, 74, 15. C. F. Brecquiguy, Acad. inscript. XXXII. Ap. A. Thierry, Hist. de la Gaule sous la domination romaine, v. II, p.  378.

« Victoria, encore jeune, se faisait remarquer par une beauté mâle ; ses médailles la représentent armée et coiffée d’un casque, avec des traits grands et réguliers, et sur sa physionomie, idéalisée sans doute, on trouve ce mélange de force calme et de majesté qui fait dans les statues antiques l’attribut de Minerve. » (A. Thierry, Hist. de la Gaule, v. II, p. 377.)

« Victoria joignait à l’autorité d’une âme ferme et virile un esprit étendu capable des résolutions les plus élevées, et dont les inspirations furent bientôt écoutées comme des oracles. Son ascendant sur l’armée se montra parfois si grand, si absolu, qu’on ne saurait s’en rendre compte sans la supposition de quelque chose d’extraordinaire, de merveilleux… peut-être les nations gauloises pensent-elles avoir retrouvé une de ces femmes divines auxquelles leurs pères avaient obéi jadis, qui lisaient dans l’avenir… (Trébellius Pollion, Trig. Tyr., 200, ap. A. Th., p. 375, v. II.) Les soldats avaient proclamé solennellement Victoria la mère des camps, postea mater castrorum appellata est. (Treb. Poll. Id. Trig. Tyr., 186, tS7, 200.)


(B) « Victorin, l’enfant adoptif des camps, avait grandi au milieu des armes, sous les yeux de sa mère Victoria, qui ne l’avait point quitté, et qui n’avait eu dès lors pour résidence que les garnisons où vivait son fils ; on ne peut expliquer autrement les longues relations de cette femme avec les armées, sa présence continuelle dans les camps ; le respect inspiré par son dévouement maternel avait établi entre elle et le soldat une de ces sympathies, un de ces liens durables si forts, dont les annales militaires et tous les peuples fournissent d’étonnants exemples. » (Thierry, Hist. de la Gaule, v. II, p. 374.)

Il semblerait que Victorin dût à cette éducation particulière un développement qui ne le fut pas moins. Les éloges que lui donne un historien contemporain (Trébellius Pollion) sont tellement magnifiques, qu’en faisant à l’exagération une large part, Victorin resterait encore un homme très-éminent. Mais au dire de ce même historien, qui le juge avec tant de faveur, un grand vice balance dans Victorin ces rares qualités : il avait puisé dans la licence de la vie militaire des habitudes de débauche et de grossière