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L’ALOUETTE DU CASQUE,


ou


VICTORIA, LA MÈRE DES CAMPS.


(de l’an 130 à l’an 595 de l’ère chrétienne)




CHAPITRE PREMIER.


Justin, Aurel, Ralf, descendants du brenn de la tribu de Karnak. — Scanvoch, libre soldat. — Vindex, Civilis, Marik, héros de la Gaule redevenue libre. — Velléda. — Victoria, la mère des camps, sœur de lait de Scanvoch. — Scanvoch va porter un message au camp des Franks. — La légende d’Hêna, la vierge de l’île de Sên. — Les Écorcheurs. — Ce que font les Franks des prisonniers gaulois. — La chaudière infernale. — Victoria. — Tétrik. — La taverne de l’île du Rhin. — Les Bohémiennes hongroises. — Scanvoch aborde au camp des Franks.




Moi, descendant de Joël, le brenn de la tribu de Karnak ; moi, Scanvoch, redevenu libre par le courage de mon père Ralf et les vaillantes insurrections gauloises, armées de siècles en siècle, j’écris ceci deux cent soixante-quatre ans après que mon aïeule Geneviève, femme de Fergan, a vu mourir, en Judée, sur le Calvaire, Jésus de Nazareth.

J’écris ceci cent trente-quatre ans après que Gomer, fils de Judicaël et petit-fils de Fergan, esclave comme son père et son grand-père, écrivait à son fils Médérik qu’il n’avait à ajouter que le monotone récit de sa vie d’esclave à l’histoire de notre famille.

Médérik, mon aïeul, n’a rien ajouté non plus à notre légende ; son fils Justin y avait fait seulement tracer ces mots par une main étrangère :

« Mon père Médérik est mort esclave, combattant, comme Enfant