aimé de votre fille avec autant de sincérité que de désintéressement, alors à quoi bon des millions ?
— Comment ! à quoi bon ? mais sans ces millions je n’autoriserai pas ce mariage, Monsieur le docteur.
— Alors, si votre fille aime mon fils, elle se mariera malgré vous, j’ai l’honneur de vous en assurer.
— Je la déshériterai, Monsieur.
— Qu’importe ? mon fils aura ses mille écus de rentes et sa place ; lui et sa femme vivront ainsi dans l’aisance ; s’ils veulent du superflu, mon fils acceptera de riches propositions qu’on lui fait à l’étranger.
— Mais cela est précaire, Monsieur ; et s’ils ont des enfants ?
— Mon fils aura de quoi les élever ; ensuite ils accompliront la tâche que Dieu a imposée à chacun ; ils travailleront comme a fait leur père… comme a fait leur grand-père, je parle de moi qui suis venu à Paris en sabots… Sur ce, Monsieur, — ajouta mon maître en se levant, — permettez que je vous quitte… j’ai quelques consultations à donner.