Aller au contenu

Page:Sue - Les misères des enfants trouvés III (1850).djvu/93

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHAPITRE VII.

Le marchand de jouets d’enfants. — Martin retrouve une ancienne connaissance. — Moyen d’apprendre ce que l’on veut savoir.

La porte de la boutique s’ouvrit.

Le jour baissant, rendu plus sombre encore par l’obscurité du passage, m’empêcha d’abord de distinguer les traits du marchand de jouets d’enfants ; il portait, d’ailleurs, un vieux chapeau enfoncé sur les yeux, et le collet de sa redingote couleur tabac d’Espagne, relevé, sans doute de crainte du froid, lui cachait les oreilles et une partie du visage.

Malgré le dépit courroucé qu’il avait témoigné, l’adolescent s’approcha du marchand et lui adressa la parole avec une sorte d’obséquiosité timide, inquiète, presque suppliante :

— Bonjour, mon cher Monsieur Bonin, — lui dit-il, — je venais pour…