Page:Sue - Les misères des enfants trouvés II (1850).djvu/116

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invention de cette vessie renfermant des nuages empoisonnants m’est venue ensuite de l’embarras où je m’étais trouvé une fois au vis-à-vis d’un curieux du même acabit que les quatre d’aujourd’hui ; pour m’en débarrasser, j’ai battu l’eau si fort des pieds et des mains, que, chaque fois que le curieux s’approchait de la cuve, il était aveuglé, inondé. Je m’en suis dépêtré ainsi ; mais la vessie est bien supérieure, sans compter que ça chasse vitement le monde, et qu’après la représentation, il ne reste pas de traînards à me guigner du coin de l’œil en lanternant autour de mon baquet. »

 
 

À neuf heures du soir, lorsque les dernières lanternes de notre établissement furent éteintes, nous nous préparâmes à souper.

Bamboche, qui avait à dessein, sans doute, affecté de ne pas se rapprocher de moi, me dit rapidement à voix basse :

— Tout va bien !… tout est prêt… nous filons cette nuit !